1973-1983
De l'embargo américain à la naissance de Sofiprotéol
1973
Embargo des Etats-Unis sur leurs exportations de soja
1962-1973 : Quand l’Europe dépendait du soja américain
Pour comprendre les raisons de la naissance de Sofiprotéol, à l’origine d’Avril, il faut revenir en 1962. Cette année-là, un accord commercial exonère de droits de douane l’importation en Europe de graines et de tourteaux de soja, entraînant une arrivée massive du soja américain en France.
La situation se tend en 1973 : du fait d’une sécheresse exceptionnelle, les Etats-Unis décrètent un embargo sur leurs exportations de soja. Cela provoque une flambée des cours et les agriculteurs européens, dont les élevages sont de grands consommateurs de protéines végétales, prennent alors conscience de leur dépendance.
1974
Plan Protéines pour créer une filière française
1974 : Lancement du Plan Protéines, pour structurer une filière française
Dès 1974, la France réagit. Jean-Claude Sabin, qui deviendra plus tard le président de Sofiprotéol, lance le Plan Protéines, avec le soutien des pouvoirs publics. Celui-ci a pour objectif de mettre en place une véritable filière française des huiles et protéines végétales pour réduire la dépendance aux importations. Ce plan favorise l’augmentation de la production d’oléagineux et de protéagineux, et développe la recherche autour de la filière.
1983
Création de Sofiprotéol pour renflouer le CNTA
1974-1983 : Le CNTA et la naissance des interprofessions
Maison de courtage en graines fondée en 1948, le Comptoir National des Techniques Agricoles (CNTA) est l’un des acteurs clés du Plan Protéines. Il procède ainsi à des acquisitions et s’intègre en amont (semences) comme en aval (production de tourteaux et d’huiles brutes) pour s’imposer comme le grand industriel de la filière.
Parallèlement, deux organisations interprofessionnelles voient le jour : l’Union interprofessionnelle des plantes riches en protéines (UNIP) et l’Organisation nationale interprofessionnelle des graines et fruits oléagineux (ONIDOL). Elles regroupent les professionnels de la production, de la commercialisation, de la transformation et de l’utilisation des oléagineux.
1983 : Sofiprotéol au secours du CNTA
Au tournant des années 80, le CNTA connaît de graves difficultés. Victime d’effets de change sur les marchés internationaux, gérant des unités industrielles aux performances inégales et confronté à un tragique accident dans une usine, il dépose finalement le bilan en 1983. Comme il absorbe l’essentiel des productions de la filière, les interprofessions décident de créer un fonds financier pour le renflouer : Sofiprotéol est né.
Dirigé par Jean-Claude Sabin et Philippe Tillous-Borde, Sofiprotéol compte parmi ses actionnaires des acteurs du monde agricole attachés à son ancrage national, qui sont aussi ses partenaires économiques. Les activités industrielles du Groupe, non délocalisables et implantées au cœur des bassins de production, vont contribuer à la croissance durable de l’économie française.