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Quelle agriculture pour une alimentation durable ? Rencontre avec Guillaume Chartier, agriculteur.

Guillaume Chartier est agriculteur dans l’Oise (Hauts-de-France). Il s’est tourné vers l’agriculture raisonnée, tout en développant une activité de production de gaz renouvelable avec la méthanisation. Pourquoi ? Qu’est-ce que cela implique dans ses pratiques ? Voici son témoignage.
 

À quelle(s) méthode(s) de production agricole(s) avez-vous recours sur votre terrain ? 

J’ai choisi l’agriculture raisonnée, pour l’ambition qu’elle s’est fixée : nourrir les Hommes tout en respectant l’environnement. Elle repose sur un cahier des charges d’une centaine de règles, et, en particulier, sur la réduction de l’usage de produits phytosanitaires. C’est pourquoi je n’utilise pas ces produits de façon systématique. Quand je peux les éviter, en désherbage par exemple, je m’appuie sur des moyens mécaniques. En cas de besoin, lorsque des ravageurs ou des maladies menacent mes cultures, je ne m’interdis pas d’en utiliser, mais avec l’appui d’outils d’aide à la décision qui me permettent d’intervenir au bon endroit et au bon moment. Avec une station météo connectée, des observations par satellite et par drone, je suis au plus près l’état sanitaire de mes cultures et les risques de contamination, pour traiter mes champs uniquement lorsque cela est nécessaire. En parallèle de mon activité d’agriculteur, je suis « producteur d’énergie » à travers la méthanisation. Nous avons lancé ce projet il y a 6 ans avec d’autres agriculteurs proches de mon exploitation. Avec la méthanisation, nous produisons du gaz renouvelable à partir de matières organiques végétales. 

 

  • - 10%

    D’utilisation d’intrants grâce à ces nouvelles pratiques couplées à des équipements GPS

  • 4 Km

    Rayon d’approvisionnement du méthaniseur 

Pourquoi l’agriculture raisonnée plutôt que l’agriculture biologique ? 

L’agriculture raisonnée répond mieux aux spécificités de mon exploitation : organisation des parcelles, caractéristiques du sol et du climat. Par ailleurs, l’agriculture raisonnée est moins dépendante des aléas et des maladies que le bio. Elle permet une capacité de production plus importante, notamment en cas de forte humidité, comme cela a été le cas cette année. Nous avons fait face à beaucoup de maladies et de mauvaises herbes au niveau des plantes. Notre approche raisonnée nous a permis de cibler nos actions de traitement pour sauver nos cultures et maintenir notre production. Selon moi, il n’y a pas un seul, mais plusieurs modèles d’agriculture pour l’alimentation durable. Les consommateurs ne peuvent pas tous se permettre d’acheter du bio… Ces produits sont, en règle générale, plus chers que les produits issus de l’agriculture conventionnelle ou raisonnée car les rendements sont plus faibles.

Comment définiriez-vous l’alimentation durable et comment pensez-vous y contribuer ?

Pour moi, l’agriculture doit pouvoir nourrir le plus grand nombre avec une alimentation saine, de qualité et qui respecte l’environnement. C’est tout l’objet de mon engagement dans l’agriculture raisonnée. Je participe à des filières courtes qui limitent l’impact environnemental du transport. Mon exploitation est située à moins de 50 km de Paris, le blé est transformé en farine par les Grands Moulins de Paris, puis pétri et vendu dans des boulangeries parisiennes. La méthanisation qui est le 2ème pilier de mon activité apporte, par ailleurs, du gaz renouvelable aux villages avoisinants.  

Ces filières locales sont véritablement vertueuses pour chaque maillon de la chaîne, depuis l’agriculteur jusqu’au consommateur, mais aussi pour la planète.  

Guillaume Chartier

Agriculteur et administrateur de la FOP

« Selon moi, il n’y a pas un seul mais plusieurs modèles d’agriculture »