Alimentation durable : 3 questions à Cyril Melin, directeur d’investissement chez Sofiprotéol

Cyril Melin est directeur d’investissement chez Sofiprotéol, filiale et fonds d’investissement d’Avril. Il explique l’impact positif de chaque opération pour contribuer à une alimentation durable, en particulier à travers l’exemple de l’émergence d’une filière soja en France. Rencontre.  

Comment définissez-vous l’alimentation durable et en quoi y contribuez-vous ?

 
Une alimentation durable est avant tout locale. Sofiprotéol investit dans plus de 80 entreprises – partenaires qui déploient des solutions pour une production alimentaire française, que nous appelons aussi « la Ferme France ». Par exemple nous investissons dans le développement de l’agriculture biologique en France pour réduire les importations de matières premières bio.  

Une alimentation durable est aussi une alimentation de qualité, respectueuse de l’environnement et de la santé des consommateurs. Enfin, l’alimentation durable doit être acceptée et acceptable pour le citoyen. 

Nous considérons que notre enjeu est double. D’abord, il faut que le consommateur ait accès à des produits de qualité à des prix raisonnables. Ensuite, il est nécessaire que les agriculteurs et les entreprises agroalimentaires soient rémunérés à leur juste valeur. C’est la conciliation de ces deux objectifs qui nous permet de participer pleinement aux transitions agricole, alimentaire et environnementale.  

Sofiprotéol est particulièrement impliquée dans l’émergence d’une filière française de production de protéines de soja : pouvez-vous nous en dire plus ?  

Les protéines de soja servent principalement à l’alimentation des animaux, notamment pour la volaille et les bovins. Elles sont majoritairement importées. Pour réduire notre dépendance, outre la disponibilité nationale en tourteau de colza et tournesol notamment, il est nécessaire de produire du soja local. Ce dernier présente plusieurs avantages : en plus d’être made in France, il est garanti non OGM et sans déforestation.  

Pour répondre à ce défi, Sofiprotéol a participé au capital de plusieurs outils de trituration en France, comme Extrusel en Bourgogne, Sojalim dans le Sud-Ouest ou encore d’Oleosyn Bio en Nouvelle Aquitaine. Créé par Avril et Terrena, coopérative agricole et agro-alimentaire française, son objectif est de produire, à partir de graines oléagineuses bio : d’une part, des huiles bio 100% françaises pour le tournesol et le soja, et, d’autre part, des protéines végétales bio pour alimenter les filières animales.  

Oleosyn Bio s’organise aujourd’hui autour d’un outil de trituration d’une capacité de 40 000 tonnes, situé dans les Deux-Sèvres, au cœur d’un important bassin de production de graines de tournesol et à proximité immédiate de bassins d’élevages. 

Cette initiative permet de développer des filières pérennes qui offrent des débouchés locaux aux producteurs d’oléagineux bio (colza, tournesol, soja) tout en contribuant à la structuration de la filière des huiles et des protéines bio en France.  

Ce financement a contribué à répondre au besoin en protéines de soja françaises avec des volumes de production significatifs, et à des coûts intéressants permis par la mutualisation de l’outil industriel entre plusieurs partenaires.  

Quel lien faites-vous entre vos activités et la raison d’être d’Avril,  « Servir la Terre » ? 

« Servir la terre » est très inspirant. Toutes nos actions visent en effet à nourrir les Hommes, tout en respectant la planète. Cela se traduit par l’impact positif de nos investissements, le développement des filières locales et d’une agriculture vertueuse. À titre personnel, je gère une exploitation agricole. Au sein d’Avril comme dans mes champs, « Servir la Terre » prend tout son sens au quotidien.